1 – Le jour où j’ai décidé de partir

Aujourd’hui, nous sommes le 15 septembre 2023, jour où j’ai décidé de partir. Ce jour est peut-être anodin pour vous (sauf pour celles et ceux qui sont né·e·s ce même jour, auquel cas, joyeux anniversaire ;)), mais pour moi il est hautement symbolique. Il correspond au jour où j’ai décidé que je ne pourrais plus retourner travailler dans l’entreprise qui m’employait. C’était il y a trois ans, le 15 septembre 2020.

Ce soir-là, j’avais demandé un RDV en urgence à ma psychologue-coach de l’époque (coucou Hakima B. ;). Elle m’aidait depuis quelques temps déjà à comprendre les difficultés relationnelles et comportementales auxquelles j’étais confrontée en tant que manager d’une équipe et au sein de mon environnement professionnel.
Ce soir-là, donc, alors qu’elle était en train de m’énumérer les différentes stratégies qui se présentaient à moi pour réagir face à une situation pour le moins alambiquée que je rencontrais au travail (en gros, après une restructuration, mon poste n’avait plus beaucoup d’intérêt et je cherchais éperdument à lui en donner un), je ne cessais de pleurer, de me sentir oppressée et de me dire : « non, je ne peux plus, je n’ai plus l’énergie de faire quoi que ce soit ». Du moment où elle m’a demandé comment je me sentais à l’idée de ne pas y retourner, mes larmes se sont arrêtées de couler, mon corps s’est détendu. Je comprendrais plus tard que le corps est un formidable outil pour savoir interpréter nos besoins profonds, encore faut-il savoir l’écouter, et ce n’est pas une mince affaire, croyez-moi ! Dès le lendemain, mon médecin généraliste me prescrivait un arrêt maladie de quinze jours. J’étais en train de vivre un burn-out.

Moi qui aime les expériences, je n’ai pas été déçue par celle-ci ! Après trois ans de tentatives de reconversion professionnelle, de thérapies, de prises de conscience, d’expérimentations, d’activités de bien-être (autant de récits que je vous partagerai ici), ce tsunami intérieur me conduit aujourd’hui à partir de chez moi, à quitter un environnement que je connais et des personnes que j’aime, à me lancer un peu plus encore dans l’inconnu pour continuer à apprécier mes valeurs, mes limites, mes désirs profonds et imaginer la nouvelle vie qui pourrait me correspondre.

J’ai choisi de partir seule car c’est un projet profondément personnel que je suis en train de vivre. Cependant, de nature sociable, je sais que je serai rarement seule (et puis, il y a vous qui me lisez :)). La rencontre fera partie intégrante de mon aventure. Elle est même la clé de cette aventure, je pense.
J’ai choisi de ne pas me fixer de date retour. Je me laisse la liberté de rentrer en France dans un mois comme dans un an. Je n’ai pas de contrainte particulière (hormis peut-être mon compte en banque qui s’amenuisera au fil des jours et mes parents qui vont languir !). J’ai envie de sentir le moment où il sera temps de rentrer parce que j’aurai vécu ce que j’avais à vivre et non pour respecter une date que je me serais fixée longtemps auparavant.
J’ai choisi de voyager en train et en car principalement, et sans avion, pour des raisons à la fois écologique (j’y reviendrai plus tard) et de rapport au temps. J’ai pu apprécier au cours de ces dernières années le bien-être que procure le fait de ne pas se presser, de ne pas être pressée, de prendre le temps, de ne pas surcharger ses journées… L’avion me paraît donc un moyen de transport bien trop rapide pour ce que je souhaite vivre.
J’ai choisi de ne pas (trop) planifier mon itinéraire. J’ai une vague idée des territoires que j’aimerais traverser et des cultures que j’aimerais rencontrer.
Je pars sans visa parce que je ne sais pas quand et où je serai. Je mesure la chance que j’ai d’être née française, européenne, blanche, souriante (un peu moins d’être une femme mais ça j’y reviendrai aussi…) et d’avoir été cadre dans le secteur privé avec un salaire très confortable me permettant d’avoir de l’argent pour voyager. Une fois en dehors de l’Europe, ma situation de privilégiée sera moindre et c’est ce qui m’intéresse aussi de vivre. J’ai compris avec mon burn-out qu’il était préférable de prévenir/choisir une situation plutôt que de la subir. Je préfère donc comprendre la situation géo-politique, économique, climatique telle qu’elle est réellement en l’éprouvant pour mieux me préparer à l’avenir plutôt que de la subir à travers un écran.
J’ai choisi de partir légère avec un sac à dos sur le dos et le moins de choses possible à l’intérieur. J’ai appris, lorsque j’ai parcouru un tronçon du chemin de Compostelle que le poids de notre sac à dos était proportionnel à nos peurs… Comme je m’évertue à alléger mes peurs, j’ai tenté d’alléger mon sac. Ceci fait également écho à une volonté de réduire mes béquilles matérielles qui semblent primordiales alors qu’elles ne le sont pas.
Enfin, j’ai choisi de partager avec vous mes réflexions, mes étonnements, mes tergiversations, mes peurs, mes doutes, mes joies, mes peines, celles post burn-out et celles que je vivrai tout au long de mon voyage. C’est une sacrée aventure de se livrer ainsi mais comme j’ai pu apprécier tout au long de ces dernières années le pouvoir des mots, le pouvoir de l’écriture et l’impact de mes lectures sur moi et mes actions, j’espère pouvoir vous partager un peu de ce petit bonheur.

Alors, prêt·e à vivre mon aventure par procuration ? Des ressentis ? Des partages ? Inondez-moi cette page d’encouragements, ils ne seront jamais de trop !

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